1/ Seniors au volant : la conduite, une condition sine qua non pour être autonome
2/ Les seniors au volant
3/ Le contrôle des capacités de conduite des seniors à nouveau en débat
4/ Conduite. Comment évaluer l'aptitude des seniors
5/ Conduite automobile des personnes âgées
1/ Seniors au volant : la conduite, une condition sine qua non pour être autonome
http://www.senioractu.com
Selon une récente étude de l’association Prévention Routière et de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), même si les huit millions de titulaires du permis B âgés de plus de 65 ans reconnaissent avoir des difficultés sur la route… les seniors tiennent à conserver ce précieux sésame garant de leur autonomie. Alors que les seniors représentent aujourd’hui 16 % de la population, ce chiffre devrait presque doubler d'ici 2050 : la question de la mobilité des seniors est donc un enjeu de société majeur, et leur permettre de conduire le plus longtemps possible en sécurité une nécessité. Dans ce contexte démographique sans précédent, l’association Prévention Routière et la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) ont donc décidé d'intensifier leurs actions en direction des seniors. Pour cela, ils ont réalisé une étude permettant de mieux comprendre les difficultés et les attentes des conducteurs seniors. Ils ont également conçu un support pédagogique intitulé « Conduite senior - Restez mobile ! » qui vise à améliorer le contenu des formations que l’association Prévention Routière propose aux conducteurs âgés.
Les principaux enseignement de l’étude « Seniors, mobilité et risque routier »∗
-> La conduite automobile et la possession d’une voiture apparaissent essentielles pour les seniors La conduite automobile est pour de nombreux seniors une condition sine qua non pour être autonome et mobile : « Quand les enfants nous voient arriver en voiture, ils se disent qu’on est encore bien ». Ce besoin de mobilité est d’autant plus important que de nombreux seniors ont choisi de vivre en maison individuelle dans des zones suburbaines éloignées des centres villes ou en zone rurale. Le rôle de la conduite est essentiel pour la facilité à effectuer des courses, l’aide au maintien des contacts sociaux et la possibilité d’honorer ses rendez-vous.
-> Pour les seniors, la voiture constitue un symbole fort Pour des personnes qui ont passé le permis de conduire juste après la Seconde Guerre mondiale, la voiture symbolise un progrès et une ascension sociale. L’obtention du permis reste un moment fort, et la plupart des seniors ont du mal à imaginer que celui-ci puisse leur être retiré dans le cadre d’une interdiction de conduire ou dans le cadre d’un retrait de points.
-> Les seniors déclarent ne pas être à l’aise dans de multiples situations de conduite Si certaines situations dans lesquelles les seniors éprouvent des difficultés sont bien connues des formateurs (giratoires, autoroutes), d’autres méritent également une attention particulière : situations de dépassement, conduite à proximité des poids lourds, difficultés à maintenir sa vitesse au même niveau que celle des autres, à redémarrer au « stop » ou en côte, à faire des créneaux, à conduire la nuit ou lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises, crainte des lieux ou des moments où la circulation est dense. L’ensemble de ces difficultés conduit les seniors à se replier sur des trajets connus. Cette stratégie n’est pas mauvaise en soi, mais il faut savoir qu’elle comporte des risques inhérents : inattention, dégradation de la capacité à s’adapter à des situations nouvelles.
-> Les transports en commun sont peu perçus comme un moyen de transport alternatif (quand ils existent), sauf pour les seniors résidant en milieu urbain .Les seniors utilisent les transports en commun seulement s’ils ne peuvent pas faire autrement car ils les considèrent trop contraignants : horaires aléatoires, attentes, accès difficile pour monter et descendre du bus…, ou alors en complément de la voiture, surtout pour les seniors habitant en périphérie de grandes villes.
-> Bien que constatant les difficultés de leur mari à conduire, les conjointes sont réticentes à les inciter à abandonner la voiture.À l’exception de veuves ou de divorcées ayant été contraintes de reprendre la conduite, les conjointes ont, le plus souvent, abandonné la pratique de la conduite. Pour elles, le fait que leur mari arrête de conduire impliquerait une perte totale d’autonomie du foyer. C’est malheureusement ce qui arrive si survient le décès de leur mari : « Quand mon père était en vie, elle ne conduisait pas, parce qu’il la stressait. Et depuis son décès, elle n’a pas repris, elle est traumatisée. Elle n’a eu personne pour la motiver et la remettre en confiance. »
-> Les enfants se sentent « mal placés » pour aborder la problématique de la conduite automobile avec leurs parents Si certains enfants admettent pouvoir constituer un relais d’information et de sensibilisation à destination de leurs parents, ils sont une majorité à ne pas souhaiter aborder le sujet. Beaucoup d’entre eux craignent un rejet ou imaginent difficilement pouvoir inverser le rapport d’autorité : « On n’a pas à dire à nos parents ce qu’ils ont à faire ». On peut aussi voir, dans ce rejet, une manière de n’accepter ni la perte d’autonomie de ses parents ni leur prise en charge.
-> Peu de seniors abordent le problème de leur capacité à conduire avec leur médecinDe manière générale, les médecins préfèrent ne pas aborder le sujet de la conduite avec leurs patients. Ils ne souhaitent pas, en effet, impliquer leur responsabilité en interdisant la conduite automobile ou, à l’inverse, en l’autorisant. De leur côté, les seniors rejettent tout contrôle d’aptitude susceptible de déboucher sur une interdiction de conduire. Beaucoup d’entre eux sont en revanche ouverts à l’idée de faire des bilans de santé aboutissant non pas à des sanctions mais à des conseils comme, par exemple, suivre un stage de remise à niveau, corriger sa vue…
Des seniors aux profils différenciés Tous les seniors ne font pas face de la même manière aux difficultés rencontrées dans la conduite de leur véhicule et à l’abandon potentiel de cette activité. Trois groupes se distinguent et se répartissent différemment selon l’âge.
-> Le déni: « Je n’ai jamais eu d’appréhension sur la route. Je peux faire encore 1 200 km d’une traite !» Les seniors appartenant à cette catégorie minimisent l’évolution de leur état et son impact sur la conduite. Ils attribuent les difficultés qu’ils rencontrent aux autres. Ils rejettent toute idée d’évaluation de leurs capacités à conduire et estiment ne pas avoir besoin de stages de remise à niveau. Ils déclarent ne jamais avoir eu d’accident (même si cela se révèle être faux) et cherchent à continuer à conduire quoi qu’il arrive.
-> La lucidité réactive: « Depuis que j’ai été opéré, que j’ai été malade, j’ai peur. C’est pourquoi, l’autre fois, j’ai traversé toute la ville de Niort pour voir si j’étais capable et je n’ai pas eu de problèmes. » Ces seniors sont lucides sur leur état de santé mais ils cherchent à s’adapter et réagissent de diverses manières : ils acceptent d’être évalués, de remettre en question leur formation et sont demandeurs d’information. Ce sont principalement les seniors de cette catégorie qui participent spontanément à des stages de remise à niveau. Une fois remis en confiance, ils osent des trajets qu’ils ne faisaient plus (reprendre l’autoroute, refaire un long trajet…).
-> L’acceptation passive : « J’ai constaté que physiquement j’avais baissé donc je me suis dit qu’il était inutile de prendre des risques au volant. » C’est le profil inverse du déni. Les seniors de cette catégorie constatent une dégradation de leur état général et de leur capacité à conduire. Ils vivent leur vieillissement comme un processus inéluctable. Ceux qui conduisent encore ont conscience qu’il faudra s’arrêter tôt ou tard mais ils n’ont pas prévu d’autre solution. Pour eux, l’arrêt de la conduite équivaut presque à l’entrée en maison de retraite. Ils n’ont pas du tout conscience qu’il est possible de prolonger sa capacité à conduire.
∗ Étude réalisée par Gaultier & Associés en septembre et octobre 2008 auprès d’un panel composé de 54 seniors -de deux tranches d’âges : 60 à 75 ans et 75 ans et plus-, 20 enfants de seniors et 24 professionnels (médecins, acteurs de prévention) lors d'une soixantaine d'entretiens individuels et quatre réunions de groupe.
2/Les seniors au volant http://www.code-test.com/seniors-au-volant.html
Le constat
S’il est vrai que les seniors n’ont plus les mêmes capacités que les jeunes, pour autant, l’âge n’est pas un handicap qui interdit de conduire. En effet, la grande majorité des septuagénaires est en pleine forme et tout a fait apte à conduire. Ceux-ci ne sont pas plus dangereux que les autres conducteurs, contrairement à certaines idées reçues. Certes, le graphique ci-dessous montre que les seniors ont autant d’accidents que les jeunes pour un nombre de kilomètres parcourus nettement inférieur, mais ces accidents sont beaucoup moins graves et sont essentiellement matériels. Toutefois, c’est vrai, la réglementation a considérablement évolué depuis que les seniors ont passé leur permis de conduire (45 à 50 ans, voire plus):de nouveaux panneaux ont fait leur apparition; de nouvelles règles de circulation ont été instaurées; de nouvelles infrastructures ont vu le jour; le trafic s’est intensifié continuellement.Par ailleurs, c’est certain, la conduite exige de bonnes capacités physiologiques et cognitives. Or, ces capacités diminuent progressivement avec les années.
les altérations de la vue
L’ouie joue également un rôle non négligeable au volant. En effet,l’information sonore (klaxon, sirène) demeure très utile en situation d’urgence;le bruit du clignotant rappelle au conducteur qu’il a été oublié;le «petit bruit» anormal, annonciateur d’une panne, alerte le conducteur.Or, la qualité de l’audition baisse avec l’âge: on constate 30 % de personnes «malentendantes» à l’âge de 65 ans.Les solutions: se surveiller (tests auditifs chez le médecin traitant ou chez un spécialiste); se faire appareiller au besoin.
Le ralentissement des réflexesAvec les années, les réflexes diminuent, ainsi que les performances:performances psychiques: allongement du temps nécessaire à l’information- temps de réaction plus long (2 secondes environ);performances sensorielles et motrices: prise de conscience tardive du danger, réponses plus lentes en termes de prise de décision ou de freinage.Quelles sont les solutions?adopter la boîte de vitesse automatique, lors de l’achat du prochain véhicule- plus de facilité pour conduire;utiliser les rétroviseurs extérieurs, et notamment celui de droite;adapter son comportement (réduire sa vitesse, éviter les heures de «pointe», choisir les trajets tranquilles);si ces compensations ne suffisent pas, il faut agir en conséquence: se limiter au strict minimum dans ses déplacements; prendre la décision de s’arrêter de conduire.
L'apparition des maladies
Elles sont effectivement plus fréquentes avec l’âge. L’aptitude à la conduite est alors perturbée par les symptômes de certaines maladies comme les diabètes, les hypertensions artérielles, les troubles du rythme cardiaque; par des pathologies plus sérieuses, telles l’arthrose et les rhumatismes; par les maladies de type «Alzheimer». Celles-ci peuvent entraîner un risque majeur d’accident; par les effets secondaires des médicaments.La seule solution, c’est le diagnostic du médecin et l’entretien avec celui-ci.
Les médicaments
Environ 20 % des médicaments commercialisés en France présentent des risques pour la conduite.en premier lieu, citons les médicaments psychotropes, c’est-à-dire ceux qui ont une action sur le cerveau: les tranquillisants, les somnifères et les anti-dépresseurs. Mais aussi, les médicaments pour le cœur et ceux contre la grippe, la toux, les rhumes de cerveau, les douleurs et les rhumatismes.Dans la plupart des cas, on constate des effets sur la vigilance, mais aussi sur la vision, la coordination des mouvements et le comportement.Tous les médicaments concernés portent désormais sur leur emballage le pictogramme désignant le risque pour la conduite: Pictogramme jaune – niveau 1: soyez vigilant! consultez la notice avant de conduire; Pictogramme orange – niveau 2: soyez prudent! demandez l’avis d’un professionnel de la santé avant de conduire; Pictogramme rouge – niveau 3: attention, danger! conduite formellement déconseillée. Un avis médical est nécessaire pour la reprise.
Les facteurs agissant contre la vigilance:
- la fatigue. elle est due généralement à une «dette de sommeil» ou à une fatigue cumulée. Conduire lorsqu’on est fatigué, c’est courir un risque important, car il est pratiquement impossible de lutter contre le sommeil.- les symptômes annonciateurs du sommeil sont nombreux, et notamment, les picotements des yeux, les raideurs dans la nuque, le clignotement des paupières, l’envie de bouger. - Quelles sont les solutions? les fausses: café à dose massive, cigarettes, musique forte, air frais dans l’habitacle; la vraie: s’arrêter sur une aire de repos et dormir 15 à 20 minutes.
- Les soucis, le stress. Ils diminuent la concentration sur la tâche de conduite.Certains jours (problème familial ou professionnel, deuil), il est préférable de laisser sa voiture au garage, se faire conduire ou prendre le train.
- l'alcool. La dose autorisée (0,5 g/l) représente 2 à 3 verres, quelle que soit l’alcool consommé. (voir fiche «alcool – équivalence des verres».Avec 4 verres, le risque d’accident est multiplié par 10. Avec 5 ou 6 verres, il est multiplié par 35.
- L'alimentation. Les féculents et les sucreries sont déconseillés sur la route, car ils favorisent la somnolence 30 à 60 minutes après leur ingestion.Lors de la pause repas, préférer les aliments protéinés (œufs durs, jambon, fromage), plutôt qu’une barre chocolatée ou des gâteaux secs.
- Le téléphone mobile. Il est interdit depuis le 1er avril 2003: «L’usage du téléphone portable au volant tenu en main par le conducteur est formellement interdit: le conducteur s’expose à une amende de 35 € et à un retrait de 2 points de son permis de conduire».L’usage du «kit mains libres» et du téléphone intégré sont tolérés. Mais, attention! parler, même avec un «kit mains libres» peut perturber la conduite, la charge mentale devenant trop lourde. Et en cas d’accident, s’il est reconnu que le conducteur téléphonait, sa responsabilité peut être engagée.
Quelles sont les mesures à prendre pour remédier à cet état de fait?
Corriger ses mauvaises habitudes de conduite.
En effet, avec l’expérience de conduite, la qualité des gestes s’émousse :
- mauvaise position des mains sur le volant ;
- débrayer avant de freiner ;
- ne plus rétrograder quand il le faut ;
- ne plus signaler les changements de direction.
Redoubler de prudence
- respecter les limitations de vitesse ;
- - augmenter les distances de sécurité ;
- bien prendre les giratoires ;
- - s’insérer à bonne vitesse et avec prudence sur les voies rapides ;
- - sortir avec prudence (décélération) d’une voie rapide ;
- bien mettre sa ceinture de sécurité, aussi bien à l’arrière qu’à l’avant ;
- - se faciliter la tâche, c’est-à-dire éviter les situations difficiles ou délicates, celles où tout va très (ou trop) vite …
- - éviter de conduire de nuit (sensibilité prononcée à l’éblouissement et à la fatigue) ;
- - éviter de conduire par mauvais temps (pluie, neige, brouillard), car ces conditions exigent un surcroît d’attention, d’où un stress et une fatigue supplémentaire ;
- - éviter les secteurs difficiles (nœuds autoroutiers, centres villes encombrés par le trafic) ;
- - éviter de partir faire ses courses au supermarché aux heures de « pointe » ;
- éviter de partir au moment des grands départs en vacances ou à la veille de week-ends prolongés ;
- - préparer soigneusement son itinéraire pour éviter toute hésitation qui peut être source d’accident ;
- - prévoir de nombreuses pauses, des étapes touristiques, des trajets limités en kilométrage.
Quand faut-il s'arrêter de conduire? Bien sûr, le conducteur concerné est le meilleur juge… mais l’avis des autres peut lui être utile ! D’abord, demander l’avis du médecin de famille ;- tenir compte des observations de l’entourage (conjoint, enfants, parents proches) ;
demander l’aide d’un professionnel de la conduite pour se faire tester au volant et recevoir quelques conseils ; demander l’aide d’une association ou d’un centre de formation qui organise des stages de remise à niveau. Généralement, ces stages se décomposent en trois parties :- une partie théorique destinée à la remise à jour des connaissances (code de la route, conseils de sécurité routière) ; - un test de conduite avec moniteur d’auto-école et analyse personnalisée pour chacun des stagiaires ;- éventuellement, une partie médicale avec tests médicaux (vision, temps de réaction, mémoire, somnolence), et un entretien d’une vingtaine de minutes avec un médecin généraliste. Mais, d’une façon générale, excepté cas extrême, il n’est pas souhaitable pour un conducteur senior de s’arrêter de conduire du jour au lendemain. Cela peut se faire progressivement, en limitant les déplacements au strict minimum (courses, médecin par ex.)
3/ Le contrôle des capacités de conduite des seniors à nouveau en débat
L a question du contrôle des capacités de conduite des personnes âgées, de plus en plus nombreuses au volant, est à nouveau posée après la décision de la mère d'un petit garçon, renversé en 2006 par un automobiliste de 86 ans, d'assigner l'Etat en justice pour faute grave. La question du contrôle des capacités de conduite des personnes âgées, de plus en plus nombreuses au volant, est à nouveau posée après la décision de la mère d'un petit garçon, renversé en 2006 par un automobiliste de 86 ans, d'assigner l'Etat en justice pour faute grave. A l'appui de sa plainte, cette femme dénonce l'absence de contrôle médical sur les conducteurs âgés. Selon Me Emmanuel Ludot, l'avocat de cette mère de famille de 32 ans, le conducteur ne s'était pas rendu compte de l'accident et des passants témoins de la scène "avaient couru après lui pour qu'il s'arrête". "Les policiers avaient confié à ma cliente que l'homme pourrait être atteint de la maladie d'Alzheimer", a expliqué l'avocat à l'AFP. En raison de l'allongement de la durée de vie, les seniors sont de plus en plus nombreux à circuler. Actuellement, huit millions de détenteurs du permis ont plus de 65 ans, soit 20% des 40 millions de permis délivrés en France. Les seniors (14% de la population en 1980 et 16% en 2008) devraient représenter près du tiers (32%) des Français en 2050, selon le rapport "Suivi des conducteurs âgés" (2004) de Jean-Pascal Assailly, chercheur à l'Institut national de recherches sur les transports et leur sécurité (Inrets). Selon la Sécurité routière, les seniors de plus de 65 ans ont représenté 18,6% des tués sur les routes en 2009 (19% en 2008), des chiffres inférieurs à la mortalité routière des 15/24 ans (25%). Mais lors d'accidents impliquant des personnes âgées, des voix s'élèvent régulièrement pour imposer des contrôles médicaux aux seniors. Aujourd'hui, seules l'autorité judiciaire ou administrative peut interdire la conduite à l'appui d'une expertise médicale. En décembre 2002, un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) avait préconisé un contrôle médical d'aptitude obligatoire pour les seniors, une idée finalement abandonnée par le gouvernement. Le député UMP du Nord Christian Vanneste a rappelé mardi sur France 3 qu'il avait déposé en 2003 un amendement pour un contrôle médical de tous les conducteurs tous les 5 ans et tous les 3 ans à partir de 70 ans. Selon une étude publiée en mars 2009 par la Prévention Routière et la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), les seniors tiennent à conduire, pour conserver mobilité, relations amicales et familiales. Mais ils reconnaissent ne pas être à l'aise dans certains cas: dépassements, conduite près des poids lourds, maintien d'une vitesse de même niveau que celle des autres véhicules, redémarrage au stop ou en côte, conduite de nuit ou avec une mauvaise météo, forte densité de circulation. "La conduite n'est pas une affaire d'état civil mais de physiologie et de pathologies", assure à l'AFP le Dr Charles Mercier-Guyon, secrétaire du conseil médical de la Prévention Routière. "Il n'y a pas d'âge limite pour conduire", ajoute ce spécialiste qui dit n'avoir pas vu d'objection à permettre à une centenaire à conduire. "Il faut dissocier le vieillissement normal des pathologies individuelles", dit M. Mercier-Guyon, soulignant que très peu de pays imposent des contrôles médicaux aux seniors. Pour autant, ce médecin suggère de "former les médecins à détecter les pathologies susceptibles d'altérer les capacités de conduire" et de "faire en sorte que les médecins traitants vérifient davantage les aptitudes (acuité visuelle, troubles de l'équilibre, apnée du sommeil, hyper-somnolence ...) de leurs patients âgés". "Plutôt que d'interdire brutalement à un senior de conduire, il vaut mieux l'orienter vers une cessation progressive de la conduite", conclut-il.
4/ Conduite. Comment évaluer l'aptitude des seniors
http://www.letelegramme.com 29 septembre 2010
La plainte déposée par une mère dont l'enfant a été tué par un octogénaire au volant conduit l'État à se pencher de nouveau sur la conduite des seniors. Avec la difficile question d'évaluer leurs capacités.La base de la plainte de cette maman, qui a perdu son petit garçon en 2006, l'absence de contrôle médical sur les conducteurs âgés. Selon Me Ludot, l'avocat de cette mère de famille de 32 ans, le conducteur, âgé de 86 ans, qui avait renversé l'enfant, ne s'était pas rendu compte de l'accident et des passants témoins de la scène «avaient couru après lui pour qu'il s'arrête». Actuellement, huit millions de détenteurs du permis ont plus de 65 ans, soit 20% des 40millions de permis délivrés en France. Les seniors (14% de la population en 1980 et 16% en 2008) devraient représenter près du tiers (32%) des Français en 2050, selon le rapport «Suivi des conducteurs âgés» (2004) de Jean-Pascal Assailly, chercheur à l'Institut national de recherches sur les transports et leur sécurité (Inrets).5/Conduite automobile des personnes âgées
Contrôles médicaux Selon la Sécurité routière, les seniors de plus de 65 ans ont représenté 18,6% des tués sur les routes en 2009 (19% en 2008), des chiffres inférieurs à la mortalité routière des 15/24 ans (25%). Mais lors d'accidents impliquant des personnes âgées, des voix s'élèvent régulièrement pour imposer des contrôles médicaux aux seniors. Aujourd'hui, seules les autorités judiciaire ou administrative peuvent interdire la conduite à l'appui d'une expertise médicale. En décembre2002, un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) avait préconisé un contrôle médical d'aptitude obligatoire pour les seniors, une idée abandonnée par le gouvernement. Le député UMP du Nord Christian Vanneste a rappelé hier sur France3 qu'il avait déposé en 2003 un amendement pour un contrôle médical de tous les conducteurs tous les 5 ans et tous les 3 ans à partir de 70 ans. Selon une étude publiée en mars2009 par la Prévention Routière et la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), les seniors tiennent à conduire, pour conserver mobilité, relations amicales et familiales. Mais ils reconnaissent ne pas être à l'aise dans certains cas: dépassements, conduite près des poids lourds, maintien d'une vitesse de même niveau que celle des autres véhicules, redémarrage au stop ou en côte, conduite de nuit, etc.
Pas une question d'âge «La conduite n'est pas une affaire d'état civil mais de physiologie et de pathologies», assure le Dr Charles Mercier-Guyon, secrétaire du conseil médical de la Prévention Routière. «Il n'y a pas d'âge limite pour conduire», ajoute ce spécialiste qui dit n'avoir pas vu d'objection à permettre à une centenaire de conduire. «Il faut dissocier le vieillissement normal des pathologies individuelles», ajoute-t-il, soulignant que très peu de pays imposent des contrôles médicaux aux seniors. Pour autant, ce médecin suggère de «former les médecins à détecter les pathologies susceptibles d'altérer les capacités de conduire» et de «faire en sorte que les médecins traitants vérifient davantage les aptitudes (acuité visuelle, troubles de l'équilibre, apnée du sommeil, hyper-somnolence...) de leurs patients âgés»
http://www.ag3.fr/spip.php?article41
Conduire, c’est ma liberté Je roule donc je suis… La voiture est devenue un lien social indissociable d’un mode de vie « mobile », nécessaire et indispensable aux seniors. Elle leur garantit une qualité de vie optimale par l’accès à un large éventail d’activités familiales, culturelles, sociales, éducatives et professionnelles. L’autonomie de déplacement reste un élément fondamental du vieillissement réussi ; la liberté de se déplacer est associée à la notion de satisfaction, de convivialité et même de plaisir.
Quelques chiffres Les retraités représentent 15,6% des conducteurs et possèdent près de 20% du parc national automobile. En France, il y a aujourd’hui plus de 11 millions de conducteurs âgés de plus de 60 ans et le taux de femmes titulaires du permis de conduire a doublé en 12 ans. Par rapport au kilométrage parcouru, les personnes âgées représentent chaque année la catégorie d’usagers de la route la plus touchée par les accidents.
Les facteurs de risque Vieillissement physiologique : On notera particulièrement la vision qui se réduit, des modifications de l’audition, des altérations de la sensibilité proprioceptive (venant des muscles– tendons et articulations), des dysfonctionnements vestibulaires et des difficultés dans la gestion des ressources attentionnelles devant plusieurs tâches. Vieillissement pathologique : De nombreuses maladies affectent les personnes âgées. Les plus gênantes pour la conduite automobile sont les troubles de la vision et de l’audition, des pathologies rhumatologiques et neurologiques (maladie de Parkinson, séquelles d’AVC). Mais aussi le diabète ou les cardiopathies non stabilisées. Les détériorations cognitives augmentent considérablement le risque d’accident. La consommation de médicaments et l’abus d’alcool : Les personnes âgées prennent des médicaments pouvant être responsables d’accident comme les psychotropes (somnifères, antidépresseur…). L’alcool est beaucoup moins bien toléré chez le sujet âgé (taux sérique de O,5g/l plus vite atteint).
Auto-censure des conducteurs âgés « Ne pas rouler de nuit ou si mauvaises conditions météo. Faire de petits trajets » Les facteurs de risque liés à l’avance en âge, en matière de conduite automobile, sont très fortement compensés par le comportement des personnes âgées. En effet, les capacités de censure et d’adaptation sont remarquables chez les sujets âgés au volant qui s’interdisent eux même les situations les mettant en difficulté comme la conduite nocturne ou les conditions météorologiques difficiles. En règle générale, ils effectuent des petits trajets : ainsi on estime qu’un sujet de 80-85 ans fait chaque année 2,3 à 3 fois moins de kilomètres qu’un adulte de 30 à 60 ans.
Projet de loi En France, il est absolument interdit à un médecin de signaler à la préfecture tout patient inapte à la conduite automobile. En revanche, il a obligation de transparence et donc d’informer et d’expliquer à son patient par des informations claires, compréhensibles et honnêtes les risques liés à la conduite. En 1994, une loi était proposée (et non votée) à l’Assemblée Nationale tendant à réglementer la conduite automobile des personnes âgées et des consommateurs de drogue ou de médicaments sédatifs. Depuis décembre 2002 un groupe de réflexion travaille sur une évaluation de l’aptitude médicale à la conduite.